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Mai
Jeux dangereux
Par Xavier Ginas • Publié le 08/05/2022
Une pratique est apparue dans notre école cette semaine : le jeu de la tomate. C’est un jeu qui consiste à s’empêcher de respirer le plus longtemps possible sous forme d’un défi entre élèves. C'est un jeu de non-oxygénation (apnée) très dangereux. Les enfants de tous les âges sont concernés.
L’équipe des enseignants ayant constaté cette pratique, a tout de suite effectué une mise en garde
dans la classe concernée et auprès des familles.
Les autres adultes ont mis en place une vigilance accrue.
Nous vous demandons aussi d’être vigilants à la maison. En effet ces jeux peuvent se jouer partout. Le risque est que l’enfant reproduise ce geste loin des regards.

N'hésitez pas à expliquer les risques encourus lors de ce type de jeux.

Expliquez-leur également qu’il est très important d’alerter un adulte, un enseignant, un parent s’ils voient des
enfants jouer à ce genre de jeu.

Nous vous remercions pour votre vigilance et votre coopération.

L'équipe enseignante

Risques encourus lors des jeux de non-oxygénation
Conséquences physiques et cognitives
Dans les jeux de non-oxygénation, les conséquences physiques sont surtout liées à l’hypoxie, des lésions locales ne sont pas nécessairement présentes. En effet, dans la grande majorité des cas, il n’y a pas de pendaison complète (pas de perte de contact avec le sol donc pas de fracture cervicale).
Si la strangulation est de courte durée, elle peut ne conduire qu’à une brève perte de connaissance sans conséquence. En revanche, si elle se prolonge, elle peut induire une souffrance neuronale, réversible dans un premier temps, et se traduisant par des troubles de la conscience (coma léger à modérer) et parfois des convulsions. Si elle se prolonge plus de trois à cinq minutes, l’anoxie peut aussi conduire à une souffrance neuronale irréversible et donc à un coma profond avec des épisodes bradycardiques intenses, voire à la mort.
Dans les cas les plus graves, des lésions cérébrales irréversibles peuvent être à l’origine de séquelles de type : déficit sensitif moteur (paralysie, paraplégie, quadriplégie), sensoriels (surdité, cécité) voire encéphalopathie.
Sur le plan cognitif, les symptômes post-anoxiques (privation sévère d’oxygène) sont nombreux et variables selon la durée de l’anoxie.
On y retrouve une lenteur cognitive, un ralentissement dans le traitement de l’information (difficultés attentionnelles, de mémorisation, de concentration…), des céphalées intenses, des amnésies, une tendance à la somnolence induisant des difficultés sur le plan scolaire.
Bien que nous n’ayons pas suffisamment de recul pour évaluer les conséquences délétères sur le long terme, il a été montré qu’après une perte de connaissance temporaire suivie d’une phase de récupération dont le délai peut s’étendre de quelques jours à quelques semaines, certains troubles cognitifs peuvent aussi apparaître (Simpson et coll., 1987). Ceux-ci portent essentiellement sur la mémoire (le système limbique et l’hippocampe étant particulièrement vulnérables). Ils peuvent aussi se traduire par des mouvements anormaux choréo-athétosiques ou dystoniques (mouvements involontaires, agitations d’origine neurologiques pouvant affecter toutes les parties du corps) dus à des lésions des noyaux gris centraux.